Un court instant, elle voulu partir. Court, l'instant, hein. Mais son côté de nouvelle adulte futurement responsable avait faillis prendre le dessus, et elle avait hésité à revenir sur ses pas, fermer la porte, puis ne jamais revenir ici, peut être même se mettre à bosser, ou au moins faire semblant. Mais non. Gamine un jour, gamine toujours. Bien plus exitant que le panneau 'Entrée interdite' sur la porte, ce que contenait cet étalage de salles de plus en plus glauques et semblant toutes droites sorties de Resident Evil la rendait presque nerveuse. Avec des frissons de délicieuse angoisse, et des battements de coeur saccadés, Juliette aurait presque eu un petit cri d'extase devant ce spectacle étonant et surtout innatendu.
Qui aurait pensé ça? Des engins de tortures dans une simple entreprise aux allures pourtant mystérieuses, je vous l'accorde, mais qui aurait quand même pas à première vue fait du mal à une mouche, ça c'était une découverte!...

Juliette en était sûr, elle était tombé sur un os. Un truc cool. Un truc qui l'a travaillé déjà et ça avec une exitation joyeuse qui balayait toute peur ou apréhension dans son esprit. Elle avait peut-être sous les yeux des pièces à conviction, un truc à ne pas voir que Scotland Yard serait ravi de découvrir, et si elle trouvait un cadavre, ce serait encore plus cool.

Elle s'imaginait déjà, fraiche et pimpante, présenter clichés et dossiers d'enquête à un bel inspecteur d'age mur mais terriblement attirant -qui la plaquerait et l'embrasserait fouguesement dés l'affaire close-, puis voir passer en menottes toute la direction de la Waldon, la fusillant du regard en lui promettant vengeance, puis être remercier par la Reine en personne, bref, l'aventure de sa vie, déboulant sur un bonheur éternel.
Et elle aurait même pas besoin d'attendre que Monsieur le prince charmant se pointe.

Souriant jusqu'aux oreilles, Juliette se félicita intérieurement de sa découverte et commença déjà à s'occuper de la phase numéro 1 du plan, alias,la prise de photos -avec son portable.

" Jooooooooooooooohnn roooooose! "
Aie.
Ce cri ne pouvait signifier qu'une chose. Que John avait encore des dossiers à remplir ( enfer et damnation, enfer et damnation, enfer et... ) et que Luo Lewis, sa secrétaire personnelle, souffre douleur, et jouet anti stress à ses heures perdues, s'était mise en chasse afin qu'il accomplisse son devoir.
Vous voyez le cliché. Le beau vice président, la vingtaine fringante, une rolex à chaque poignet ( et ptete même aux chevilles ) qui part à l'assaut du monde fermé de la haute finance, basculant une stagiaire par ici, lançant une OPA par là, et surtout, s'adonnant à de vastes jeux de cache cache avec le petit personnel pour éviter le griffonage administratif, bref, l'homme compétent et nécessaire qui n'a pas une minute pour lui.
John était la vivante incarnation du stéréotype, tellement que c'en était presque rafraichissant. Au détail près qu'il n'était ni vraiment actif, ni vraiment qualifié, mais Felton n'y trouvait pas trop à redire et John avait sa gueule d'ange en guise de passe droit.
Pour en revenir à ce qui nous intéresse, John avait fui devant son devoir pour s'occuper de façon bien plus intéressante. Il errait dans les locaux interdits aux employés tout en espérant vivement croiser au coin d'un couloir un ou une malheureuse. Mrs Felton avait dit : " John mon ange, tous ceux que tu pinceras, je te les laisse, ils sont à toi "
Mr Rose ne se l'était pas fait dire deux fois. Et il faillit pousser un petit cri de ravissement lorsqu'il nota que la porte de la salle d'experimentations était grandes ouverte. Ça fleurait bon l'employé en tort.
Il glissa la tête par l'ouverture. Une ( probablement ) ravissante ( il l'esperait ) adolescente, dans un short délicieusement court, lui tournait le dos, avec à bout de bras un petit téléphone portable.
Comme un grand fauve ( ou alors minou qui à vu une ficelle ) il se coula vers Juliette, qui fantasmait des nuits torrides sur des bureaux avec en fond la reine Elisabeth ( ou alors des nuits torrides avec la reine sur fond de bureau, faut voir ) et, sans un bruit, fondit sur sa victime.
Le téléphone fut projeté plus loin et glissa sur le carrelage, tandis qu'il resserait son emprise. Une main fermement sur la bouche de la jeune fille, l'autre la serrant contre lui, serrant son maigre bras à le broyer, il la ceinturait et avait l'air de trouver ça très amusant.
" Hellow, souffla-t-il par derrière à son oreille, je suis le croquemitaine. Et toi, tu n'as pas le droit d'être ici. "

Forcement, elle n'avait pas de Plan B. Juliette n'a jamais de Plan B. Ca passe ou ça casse, Juliette, elle, elle aimait le danger. Bah là elle était servie.
Ettouffant son cris de surprise dans la main de son agresseur, louchant presque pour essayer de le voir, gesticulant un peu et fermant le poing de son bras prisonnier, la jolie sauveuse de Londres était devenue parfaite victime innocente (ou presque) et attendait presque avec doleance sa fin. Dieu que ça avait été rapide. Avec de la chance, le bel inspecteur viendrait la sauver, ayant deviner le plan falacieux du méchant 'croquemitaine'.
Ou pas.
Elle devrait affronter seule sa destinée, priant St Rita et pleurant sa maman.
... Ou pas.
Car dans un reflexe d'autodéfense hors du commun, Juliette donna un coup de talon dans les -biiip- dents - du sois disant mange gants (croque mitaines, mange gants, haha! ), mordit séchement sa main et reussit à se dégager, ou du moins à se décoler du corps sensuel du blond, son bras pourtant toujours prisonniers de sa douloureuse poigne.
A cet instant précis, elle voulut chercher une phrase classe. Fixa l'homme avec un regard noir et classieux. Se mit presque en position de garde d'un quelconque art martial asiatique, prête au combat. Puis ne trouva rien. Haussa un sourcil.
" C'est pas en me broyant le bras que vous arriverrez à me faire pardonner mon intrusion, mon cher monsieur. " commença t-elle avec un demi-sourire sortant tout droit de TomRayder sans doute (oui, Juliette aime les jeux videos.)
" Et puis mince, vous me faites mal au bras! "

John regarda sa main. Il y avait une belle trace de dents en demi lune. Comme c'était joli! Il faudrait qu'il montre à Luo. Heu, non, non, on verrait plus tard pour ça. Il fallait se concentrer un peu.
" C'est bête pour toi, employée, tu sembles ignorer qui je suis... - il ne relâchait pas sa pression sur le bras de Juliette, mais porta son autre main à sa bouche, suçotant pensivement l'alcool qui perlait sur la plaie - beh. Tu te serais gentiment laissé faire j'aurais peut être été plus indulgent... Mais là... "
Il bascula la tête en arrière, ses mèches devant les yeux, et soupira comme quelqu'un qui va avoir quelque chose de pénible à faire.
" Husch! "
Hé, vous vous attendiez à quoi? John n'avait pas vocation à rester animal domestique toute sa vie. John acceptait les caprices de Ludivine parce qu'il avait un petit faible pour elle. Ou simplement parce que ça l'amusait. Mais souvenez vous, John ne sait pas toujours ce qu'il fait, et surtout, surtout, John n'est pas un gentil garçon.
PANG.
Quel belle acoustique, songea-t-il en écrasant son front contre celui de Juliette à grande vitesse, dans un coup de tête précis et violent. Enfin, pas si précis. Mais quand même diablement efficace.
" Tu frappes pas très fort " commenta John en se massant le crâne. Mais tu m'as tout de même blessé et... Oh, on s'en fiche. Tu aurais dégusté de toute façon. Tu préfères quoi, qu'on en finisse ici ou alors qu'on fasse ça dans une autre pièce? ( ce que John entend par ' ça ' je n'en ai aucune idée, je ne veux pas le savoir, et vous non plus d'ailleurs )
Il aurait du avoir très mal. Mais quand on six litres d'alcool pur dans les veines on a tendance à être plus détendu. On ne se rend pas trop compte de ce qui se passe. Et puis cette fille maigrelette ne tapait pas aussi durement qu'elle se plaisait à le croire. Pas la peine d'attendre ton bel inspecteur, gamine. j'taurai bouffée d'ici là.
John lâcha Juliette - qui était sans doutes un peu groggy, après un tel choc ) ferma la porte, en s'y reprenant à trois fois pour tirer le verrou, puis s'adossa contre le panneau de métal.
" Alooooors. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi... " souffla-t-il en laissant traîner ses voyelles.


( Non, John n'est pas un violeur pédophile, John ne s'appelle pas matt, donc soit sans crainte pour la suite du rp xD mais désolée pour Juliette, je crains que john n'ait l'avantage physique. )

La suite de ce message peut être choquante.

" Oooh le crétin l'abruti d'connard de sa mère de mes quatres le gros taré de peigne cul d'blondinet " lacha douloureusement et dans une rapidité sans borne Miss Lipkin, repliée plus loin, se tenant son front bien abimé, et sentant entre ses doigts rire les globules rouges qui s'enfuyaient de son arcade sourcilière.
Elle attendit que reviennent à elle tout ses neurones, ramassant son portable par la même occasion -mais cette fois-ci en le rangeant dans sa poche, et quelques instants de rétablissement plus tard, sortit la douleur.
" Mais t'as rien dans le lobe préfontal, le blond?! " éclata t-elle en se redressant, le fusillant séchement du regard.
Finit Plan A et Plan B, maintenant c'était chacun pour sa pomme, et avec violence.
" T'es completement taré?! Puis c'est quoi ces salles de merde, vous vous croyez où, là? On est au 21e siècle, je vous signale, c'est pas parce que vous avez abuser les films d'horreurs que faut s'taper l'éclate sado-maso dans le sous-sol, les mecs! ''
Elle s'appuya contre une table -enfin, une table, quel mot bien innocent. - en grognassant.
" Ah mais j'y crois pas, merci, bravo, vachement gentleman, machin! " fit-elle encore avec rage, cherchant dans ses poches un kleenex ou quelque chose du style, apparement plus très apte à vouloir combattre loyalement et brutalement contre un homme plus agé qu'elle.
Elle releva les yeux, sourcils froncés, vers son agresseur, et l'étudia de heut en bas
" Oh, ça va, prends pas ton air malsain en fermant ta porte à la con, tu veux quoi, me violer? Laisse tomber j'ai mes règles. ''

" Te... quoi? "
ça allait trop vite pour John là. La petite chose brune avait parlé avec un tel débit et tellement mal qu'il n'était pas sûr d'en avoir compris le quart. Son air était-il si malsain? Gentleman? Blondinet? Qu'avaient elles toutes à le bouder, ces temps ci? Mais où étaient passées les femmes!? Avec leurs gestes plein de charme? Je m'arrête là pour des raisons de copyright.
" C'est toi qui m'a frappé la première " répliqua John, vexé qu'on puisse ainsi rester si indifférent à son sex appeal - oui, non, il n'a pas vraiment pris en compte le coup de tête fulgurant dans ses calculs. pas trop de données à la fois, ou il ne suit plus - Tu traînes dans une zone protégée et interdite en sachant pertinemment que tu n'en as pas le droit, tu me frappes quand je t'attrape, et puis tu espérais quoi? Que je te donne une sucette à la fraise? Eh bien rêve! Mais sucettes je les garde pour moi "
Et sur ces paroles pleines de majesté virile, il sortit une sucette de sa poche et croqua son bonbon en fronçant les sourcils. Tremble, sale fille! Alors, ça t'a secouée? ça t'a secouée? T'as envie de pleurer, hein?
Mais visiblement elle n'avait pas envie de pleurer. Enfin, comment savoir avec tout ce sang... John passa l'index sur son propre front, pour y récupérer celui dont Miss Lipkin l'avait aspergé, et l'examina avec intérêt. Il n'avait pas beaucoup d'occasions de voir du sang, enfin, du sang tel qu'il devait être, rouge et épais, un peu comme dans cette série américaine... Urgences.
" Che comptais pas te violer " continua-t-il, sa sucette gonflant sa joue gauche, mais c'est une idée. Seulement j'imagine que ça n'est pas très agréable, je préfère quand la fille est motivée, c'est nettement plus long et plus amusant... ( pour ceux qui avaient encore des doutes, John n'est pas un dominateur, en fait je suis presque sûre qu'il est toujours en dessous au lit, et qu'il s'endort en serrant son oreiller dans ses bras après l'amour ) Enfin. Primo, tu vas me donner ton - son quoi, déjà? - ha oui, ton téléphone.
Il laissa son regard errer dans la pièce. Effectivement, c'était assez effrayant, tous ces ustensiles, mais peut être y avait-il moyen de s'occuper un peu avec? Il avança vers Juliette, considéra la... table sur laquelle elle était assise avec intérêt, et tendit la main pour récupérer le portable. Et si elle le mordait encore, cette fois ci, il ne ferait plus de quartier.

Elle le dévisagea avec une grimace écoeurée posant un regard perplexe sur sa main. Okay, le mordre était une solution, d'accord, mais qui sème le vent récolte la tempête et elle était assez blessée comme ça.
Et comment ça, il voulait son portable, l'autre? Il était stupide?
Comme si elle allait donné son seul secours à un type qui mange une sucette, qui vient de la brutaliser et qui les a enfermés dans une salle de torture - car c'était bien ça, oui -. Sans oublier qu'il est blond! Il ne faut jamais se fier aux blonds. Les bruns, c'est moins malsain. Les blonds c'est des têtes d'anges et Juliette, elle n'aime pas les têtes d'anges.
Fronçant encore un pau des sourcils, elle trouva enfin un kleenex qu'elle tamponna sur sa blessure histoire de ne pas dégouliner de sang toute la sainte journée, calmant sa rage dans une nouvelle faim gourmande qui quemmandait sa dose de glucides journalière, quelque part au fond de son estomac.
Bon, en toute logique, si elle avait faim, il y aurait des fraises tagadas dans les poches ud blond, mais elle se voyait mal piocher dedans comme si de rien n'était, surtout qu'elle voulait en priorité éviter les contacts avec Monsieur Sex-Appeal-Tête-D'Ange-Violent.
Mais elle avait faim. Et puis elle ne voulait pas passer son portable.

" De un, si vous ne voulez pas que les employés visitent les zones interdites, faites les bosser, de deux, vous m'avez en premier brutaliser, broyer l'avant bras et bayonner, ok? Ce que j'ai fais n'était que de l'auto-défense. De trois, euh.. "
Elle tendit à son tour la main.
'' Y'a des fraises tagada dans ta poche, et ce sont les miennes, alors si tu veux que je te passe mon portable, rend les moi! ''

" Les zones interdites sont interdites pour certaines bonnes raisons... " sifflota John, tout en se réjouissant intérieurement : tant qu'il y aurait des employés assez idiots, comme Juliette, pour ne pas savoir ce qui était bon pour eux, ses après midi ne seraient jamais oisives.
" Et puis tu n'auras rien de moi. J'ai déjà plus beaucoup de bonbons, alors... Enfin, si tu ne veux pas me donner ton portable, je te battrai à mort, c'est tout "
Impossible de dire s'il plaisantait ou s'il était sérieux. Mais Mrs Felton avait dit... Enfin, vous le savez déjà. Il pouvait donc faire tout ce qui lui plaisait, absolument tout ce qui lui plaisait, à ceux qui avaient le malheur de croiser sa route.
Face à l'absence totale de réaction de Juliette, il haussa les épaules, enfonça les mains dans ses poches, et s'assit avec légèreté sur une autre table, assez loin de la jeune fille tout de même. Finalement, il se laissa tomber en position allongée. Le petit coup de barre des dix heures n'était pas loin. John souffrait déjà de la légère nausée caractéristique, et son sang battait douloureusement à ses tempes. À vrai dire John n'aimait pas les docteurs, il n'avait jamais accepté d'être l'objet d'analyses, et il ne comprenait pas exactement la plupart des phénomènes physiques qu'il pouvait éprouver. Mais c'était comme ça : à l'heure où certains avaient une fringale, John se sentait juste plus bourré que d'habitude. ça avait tendance à affecter son jugement aussi. Il grogna. La table de Juliette avait l'air bien plus confortable. Avec des lanières de cuir pour empêcher que le dormeur ne tombe! John tombait très souvent de son lit, il se réveillait avec des bleus et bosses suspects, ce qui manquait, selon lui, dangereusement de chic.
" Alors? "
Il décida que si elle répondait non, il sortirait de sa réserve et tâcherai de trouver un usage beaucoup moins innocent à cette planche de bois.
Tremble Juliette!

Très sérieusement, elle avait vu pire. Les années d'internat, déjà, enfermée parmis tant d'autres dans une infrastructure en pleine cambrousse.
Une nuit au commissariat, aussi, ou ses parents l'avaient laissée à ronfler dans le froid, juste à cause d'un pare-brise en miettes.
Puis aussi, petite, premier séjour à l'hopital à se demander quoi faire de sa vie maintenant que quelque chose avait pris fin.
D'autres situations à se demander qu'est ce qu'on fout là et surtout comment sortir rapidement de ce pétrin, elle avait en tête tout une liste.
Et bien cette affaire là pourrait être rajoutée sous le titre de 'enfermée dans une salle de torture avec un blond' (prometteur, je sais), je pense. Et ça ne l'amusait plus du tout. Pas qu'elle n'est spécialement peur, mais elle sentait avec exaspération que le type n'allait pas la laisser tranquille ni la laisser sortir si facilement, ce qui commencait à lui taper sérieusement sur le nerfs, et comme il semblait plus agé et surtout plus en muscles, impossible de le terrasser. Et puis appart cette histoire de fraises tagada, elle n'avait pas de pouvoirs magiques et ne se transformait pas en Witch sexy dans un tourbillon de paillettes quand elle le voulait, je sais, c'est franchement balot.
Alors elle croisa les bras, fronçant les sourcils.
'' Allez, je m'exuse d'être entrée ici. Mais sérieusement, j'ai pas envie de finir battue à mort, comme vous dites, les beaux londonniens m'attendent. Puis, pourquoi vous le voulez, ce portable? Je n'ai pas eu le temps de prendre une seule photo et je connais personne ici, pour un quelconque appel au secours. ''

" Donc.... C'est non? "
Les arguments de Juliette étaient on ne peut plus logiques, mais John n'étais pas en état de comprendre une assertion logique.
Il se redressa, croisa les jambes, étirant ses longs bras sur ses genoux.
" Je suis un beau londonien " fit-il remarquer, en fixant le plafond avec intérêt.
" Et j'ai plein de temps à tuer... Et toi, eh bien... Tu risques de rester ici avec moi un bon moment, si Luo Luo ne me débusque pas avant. Donc... "
Il cessa de mâchonner sa sucrerie et détailla Juliette. Elle ressemblait vraiment à une enfant. Et c'était Herbert qui aimait les filles prépubères, pas John. Cependant, le jeune homme avait subi un certain nombre de revers sentimentaux depuis quelque temps, et il avait besoin de se détendre. Cette fille ferait l'affaire.
Il fouilla sa poche droite et en tira péniblement une sucette à la fraise, fit quelques pas vers Juliette, prudemment, comme s'il avait peur de l'effrayer. Constata qu'elle ne remuait pas un cil. Tendit la sucette comme un pêcheur qui met un appât au bout de sa ligne.
Elle allongea le bras, un bras tout blanc, un peu maigre, et lui, eh bien... Il saisit ce poignet si fin, attira Juliette à lui, le bonbon roula longtemps sur le sol en béton et John murmura à l'oreille de Juliette :
" Je peux te montrer quelque chose de très agréable. "
Il l'embrassa dans le cou.
Puis sur la bouche.




( naoooooooon ç___ç désolée, désolée, désolée! je sais pas ce qui lui prend... * meurs * )

Se faire embrasser par un beau blond était une chose.
Se faire embrasser sans crier garre par un beau blond dans une salle de torture, c'était une autre chose.
Et cette autre chose, non, ne plu pas à Juliette. Mais alors pas du tout.
Bug passé, Windows redémarré, Internet reconnecté, le genoux de la grande gamine remonta dans un mouvement sec dans l'entre-jambe de son agresseur, profitant de l'effet de surprise pour s'écarter le plus loin possible, essouflée, hébétée, sans comprendre qu'est ce qui était en train de se produire, là, maintenant, tout de suite.
" mais... Mais... "
Il allait la violer, ça se voyait dans ses yeux. Il allait la bouffer,dans cette salle SM, ce sale blond,et cette fuckin'situation lui donnait très sérieusement envie de se jeter par une fenêtre, mais malheureusement, il n'y avait pas de fenêtres ici.
" Mais à quoi tu joues, le blond?! ''

Il lui fallait un samurai japonais fort et sexy. Tout de suite. Elle allait se faire bouffer. Il lui en fallait un, style, maintenant, qui apparaitrait dans un nuage de paillettes en poussant un cris de guerre terrifiant. Mais c'est toujours au moment où on en a le plus besoin que l'aide divine s'absente salement;

John avait le souffle coupé. Comment... N'était-il pas irrésistible? N'était-il pas le plus joli directeur adjoint que cette terre ait jamais porté? Ses baisers n'avaient ils pas ce petit goût d'alcool qui faisait tourner la tête?
Il se releva péniblement, un petite larme au coin des yeux. ça faisait mal, bon sang! Et non, il n'était pas question de réclamer à Luo un ' bisous magique ' sur son bobo pour le consoler, pour une étrange raison, il sentait qu'elle refuserait.
" Je ne joue pas. je viens de t'embrasser. Et je vais recommencer si tu ne te calmes pas tout de suite. Quoi que, je le ferai même si tu t'agites, alors dans tous les cas je vais te prendre dans mes bras et t'embrasser, c'est ta punition pour avoir violé les règles inviolables de l'entreprise. "
Il s'avança d'un pas décidé - quoi que boitillant légèrement, il souffrait encore affreusement - vers Juliette, un air d'incompréhension sur le visage.
" Je ne comprends pas? C'était désagréable? "
Il pencha la tête sur le côté, l'air pensif. Il l'avait serrée trop fort? Pourtant, ses baisers étaient si... si... Il n'y avait pas d'adjectifs pour les décrire. Olivia le lui avait dit. Olivia avait toujours raison.
Il prit Juliette par les épaules. Peut être était-elle trop surprise, ou simplement paralysée, elle ne bougea pas. Il approcha sa joue tout près, avisa la plaie sur le front.
" Ha. je vois. Je crois voir. "
Il passa les doigts dans les cheveux de la fillette. La jeune femme au sommet de sa maturité, pardon.
" S'il te plaît. Laisse moi t'embrasser encore. Tu n'embrasses pas trop mal. Etrangement. "

Elle le fixa avec ahurissement. ca y'est. le chaperon Rouge était dans la gueule du loup. ou du moins, c'est ce que la situation actuelle lui évoquait.
Elle le fixait, les muscles comme atrophiés, sans bouger un cil. Oui, son coeur avait changé de rythme. Mais c'était juste une ain de peur qui s'installait dans son ventre comme un parasite.
Et qu'est ce qu'il allait lui faire, l'autre?
Qui viendrait la trouver?
Pas la police, surement pas le samurai, et les employés de la Waldon encore moins. Non, en fait, un seul nom lui vint à l'esprit, et ça peut être grâce aux dires de John: Luo. oui, Luo saurait. Luo était mature, forte, futée, Luo connaissait ce taré, Luo saurait. Luo les trouverait. hey, t'entends, luo va t'casser la gueule!
Et Juliette qui le fixait.
'' Je veux juste sortir. Virez moi si ça vous chante, faites ce que vous voulez, mais lachez moi et laissez moi sortir d'ici. '' fit-elle d'un ton blème mais à la teinte étrangement calme, d'un vouvoiement polis peut être pluss acceptable dans une relation patron-employé.
'' S'il vous plait. '' rajouta t-elle même, comme si le mot magique suffirait.
Mais elle le savait:
Luo viendrait.

John fronça les sourcils.
" Et mon charme anglais, alors? "
Eh oui, son charme anglais. Ses cheveux blonds décoiffés juste ce qu'il fallait, ses costumes bien taillés, son addiction au sucre, tout ça....
"Mais je ne comprends pas... " insista John, perplexe. Il se montrait gentil pourtant, non? Certes, leur relation avait pris un mauvais départ, mais il n'était jamais trop tard pour se rabibocher, il suffisait juste d'exprimer clairement ses sentiments et de montrer à l'autre le respect et l'amour qu'on avait pour lui sans chercher à le contrôler. Il avait lu ça dans un magazine féminin qu'il avait trouvé par terre. Le titre de l'article était ' gérer les disputes avec votre boyfriend, les 10 clefs d'une relation saine '.
" C'est heu... l'endroit? pas très stimulant, j'en conviens. "
Il n'arrivait pas à comprendre l'évidence. Il était NORMAL que Juliette ne réponde pas à son baiser avec passion, tout comme il était NORMAL qu'elle cherche à fuir la salle bétonnée aux murs hérissés de redoutables instruments de torture. Mais john avait la naïveté d'un enfant et il était encore plus obstiné.
Il ouvrit deux grands yeux noisettes un peu perdus. Cette... Juliette aurait du être ravie. Qu'un beau garçon comme John la serre dans ses bras, ça ne devait pas lui arriver tous les jours. Pas qu'elle soit vilaine. Mais si elle était toujours aussi farouche...
" Je ne vais pas te faire de mal, tu sais. " expliqua-t-il en lui tapotant l'épaule, mais sa bouche était encore tout près, sa joue mal rasée effleurait un peu celle de Juliette et sa voix basse était certes enjôleuse mais aussi un peu inquiétante, sans qu'il le veuille.
" On peut aller ailleurs, si tu veux. Dans un endroit mieux chauffé. Et plus propre aussi. "

" Je ne t'aime pas. "
Du vouvoiement au tutoiement, dans la tête de Juliette, il n'y avait qu'un pas. Du calme à l'hysterie, il y en avait qu'un demi.
'' T'es moche, t'es blond, tu pus, t'es vicieux, je t'aime pas, mais alors pas du tout. ''
Elle se degagea séchement, s'écarta, recula, recula, recula, le plus loin possible, le fixant comme si il comptait la tuer, torturer, violer, bref, qu'il était méchant. Non, finalement, elle n'alalit pas être calme. Ni gentille. Et ENCORE MOINS coopérative.
Le pire dans tout cas c'était l'étonnement du blond au fait qu'elle le repouuse - fait la confortant dans l'idée que c'était ou un psycopathe, ou un taré, et l'adjectif alcoolique allait avce tout ça, au moins, mais l'inquietant également.
Elle aurait pas du. Pas du, pas du, mais alors pas du tout du. Pas du entrer ici, pas du se laisser enfermer, pas du êttre employée dans cette fuckin'bordel d'entreprise, pas du quitté la france. Elle aurait mieux de se trouver une fac, de travailler, de rencontrer de beaux étudiants gentils et intelligents. De prendre un café le dimanche avec Isabella, de retrouver la trace de l'autre ami, d'attendre tranquillos que le Prince Charmant arrive de lui même. Et puis comme ça, elle ne se serait pas retrouvé à rouler des pelles à un connard de blond dans une salle de torture.
Luo, Isabella, Israel, Samurai, Salamèche, où êtes vous?!

Il écarquilla les yeux.
Elle était folle. ça n'était pas possible autrement. Personne, même ses ennemis les plus déloyaux, n'aurait eu le front de lui lancer de tels mensonges à la figure. John était beau, jamais on ne lui avait contesté cela, parce que, eh bien... son visage d'ange et ses mèches blondes parlaient pour lui. Hommes, femmes, tous étaient frappés par la beauté extrême du jeune sous directeur. Et cette fille, cette petite rien du tout, même pas grande, même pas jolie, elle débarquait comme ça et lui lançait tranquillement qu'il était, comment avait-elle dit, déjà...? ' moche '?
Pour la première fois de sa vie, quelqu'un disait à John Rose ses quatre vérités, mais si par le passé les mots avaient glissé sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard, l'accent de Juliette avait quelque chose d'irrésistiblement sincère. ça venait des tripes, il le sentait.
Mais alors... était-il possible qu'il soit.... enfin, vous savez...
Laid?
Non, ça n'était pas concevable. Mais il fallait dire aussi que l'alcool avait toujours brouillé sa vue... Comme un enfant à qui on apprend brutalement que le père Noël n'existe pas, et qui, de plus en plus suspicieux, met à jour un par un tous les mensonges que les adultes ont inventé pour le faire courir après des ombres, les certitudes de John s'effritaient, et tout ça parce qu'il venait de découvrir qu'il n'était pas absolu mais relatif. Que d'autres pouvaient malgré lui le juger et décréter qu'il était vilain à regarder, ou bête, ou vicieux, et que sais-je encore...
Très Sartrien, tout ça. Dommage que John n'ait jamais jugé nécessaire de se pencher sérieusement sur la philosophie occidentale.
" Moi non plus, je ne vous aime pas... " répliqua tranquillement John en sortant un trousseau de clefs de sa poche. " Je vous désire, ce qui est très différent. "
Il haussa les épaules. Il irait panser sa fierté blessée dans le giron consolateur de Ludivine ou d'Olivia. Mais peut être Luo aurait elle autre chose à faire que l'écouter lui expliquer qu'il était en pleine crise de doute. Olivia était plus... Plus...
" Mais ce jeu là est plus distrayant quand on est deux, alors... "
Il se dirigea vers la porte, tira le verrou, éteignit les lumières, puis fit un petit signe à Juliette :
" Amusez vous toute seule. Bonne nuit. "
Et sans laisser à Miss Lipkin le temps de crier, de s'échapper, il claqua le lourd battant, tourna trois fois la clef dans chaque serrure, poussa les verrous et empocha le trousseau une once de remords.
L'employait qui enfreignait la règle en subissait les conséquences. C'était noté lisiblement dans le contrat.
Fais de beaux rêves, Juliette.

Juliette le regarda partir avec presque un rire soulagé, comme si toutes ses supositions de fin s'étaient éffacées d'un coup de gomme, et ne s'inquieta même pas de la lumière ou de son nouveau statut de prisonnière. Il était partis. Ce sale blond était partis.
Plus d'espece d'aguichement pervers, de coups et de ses petits jeux malsains. Bien sûr, cette scène là avait du durée quelques minutes à tout cassé, mais assez pour que la gamine voit la mort et pleins de trucs pas cool s'abattre sur son dos à chaque instant.
Et finalement, et bien l'insulte avait triomphé. Qui l'aurait cru?...
Elle traversa la salle en quelques pas un peu tremblants mais rapides, laissa tomber sa main sur l'interrupteur, la poignée de la porte, souffla, glissa contre le mur.
Enfermée. Ah ben oui, bien sûr. Mais pour l'instant hors de danger.
Se relevant, elle ramassa d'un air de lutin la sucette que John avait précedemment laissé choir, enleva l'emballage qu'elle froissa et fourra dans sa poche, et la mit dans sa bouche. Sourit. Ressortis son télèphone, avisa l'unique barre de réseau avec inquietude, réfléchit, composa un numéro.
'' ... Allo, Luo? "